Les indispensables: Valentin Bezzola

19.08.2021

En 2015, quatorze tonnes à soulever !

Pour Valentin Bezzola, l’exposition en pleine nature de Môtiers représente beaucoup de choses. Ça se passe là où il a toujours vécu, son papa Thierry est membre du comité et il a commencé à s’y investir en donnant « un coup de main à la buvette. » Il le fait d’ailleurs toujours tous les samedis avec sa bande de copains fidèles. Depuis qu’il a sa propre boîte, c’est aussi lui qui est appelé à la rescousse sur le terrain. « Il faut creuser, il faut un socle en béton, il faut aller récupérer des gravats, il faut lever, déplacer ou installer une pièce… je suis là. Bref, je rends service pour tout ce qui est de mon domaine. » Et il intervient autant en amont de l’événement que lorsque celui-ci est terminé, pour rendre ses pleins droits à la nature. Retirer les éléments scellés et bétonnés est un bon exemple de mission à remplir. Pelleteuse, manitou et remorque sont donc leurs meilleures armes. Si les Corses connaissent tous les chemins de leur île, on peut dire par extension qu’aucun recoin de Môtiers n’est inaccessible à Valentin Bezzola.

Valentin Bezzola et son fils

« Ces machines vont partout, même dans des endroits très difficiles d’accès. Ça va tout seul avec un peu de débrouillardise et plus la demande est originale, plus le défi est intéressant à relever. Cette année, rien n’a été vraiment problématique à faire. » En 2015, l’œuvre de « la maison retournée » a été autrement plus casse-tête à accomplir. « On avait dû creuser à même le terrain une forme de maison avec quatre faces et le toit puis on avait projeté du béton pour remplir cette forme. Il avait fallu ensuite creuser autour de cette masse en béton de quatorze tonnes pour pouvoir la retourner avec une autogrue et un tracteur de débardage. Celle-là par contre on ne l’a pas retirée », rigole-t-il. Elle est vers la cascade de Môtiers pour ceux que ça intéresse. « Elle ne dérange pas, certains croient même que c’est un bout de roche qui s’est décroché. » Ainsi, édition après édition, quelques vestiges de l’exposition demeurent et permettent notamment aux plus jeunes de s’en imprégner. Déjà très curieux sur le sujet, ce n’est pas le fils de quatre ans de l’artisan môtisan qui fera mentir la tradition.

Kevin Vaucher / Courrier du Val-de-Travers