Les dépositaires: Cédric Thiébaud

31.08.2021

« La fonderie de Monsieur Charles Leuba a été créée dans les années 1920. Elle est ensuite passée dans les mains de Monsieur Jeannet puis dans celles de Monsieur Brasseur. J’ai fait mon apprentissage chez lui et j’ai pris le relais en 2010. »

Cédric Thiébaud

« Les pièces sont coulées à 1200 degrés. Avant, on utilisait le four à mazout mais on procède avec un four à gaz aujourd’hui. Avec mes deux employés, on fait des pièces pour des sculpteurs privés et pour des marbriers. On fait aussi des lettres pour des pierres tombales, des jalons pour les cimetières, des plaques et des numéros de rues. Bref, on est assez varié dans ce qui est bronze, aluminium et laiton. » Des entreprises et des communes de toute la Suisse romande passent commandes à la fonderie Leuba de Couvet. Un nom qui a perduré malgré les changements de propriétaires successifs. « Il y a une continuité et les clients ne se perdent pas quand elle change de mains. Moi j’y travaille depuis 1985 donc je ne suis pas dépaysé non plus », plaisante-t-il.

Cédric Thiébaud autour de son four capable de chauffer jusqu'à plus de 1200 degrés.

« Cela doit être la première fois que j’aide directement une créatrice. Rebecca Sauvin désirait des pièces en bronze alors ça tombait bien. » Avant cela, elle a versé de la cire chaude dans l’eau vauclusienne de la Sourde, ce qui lui a permis d’en tirer des formes uniques à chaque coulée. « Elle est d’abord venue avec dix formes avant de revenir avec dix autres pièces pour donner plus de profondeur à son œuvre. De notre côté, le processus a été identique à chaque fois. On a d’abord monté les formes (coulage dans du plâtre) pour épouser les contours et on a ensuite fondu le bronze pour pouvoir le couler dans le plâtre. Finalement, on a poncé chaque pièce de bronze puis on les a soudées sur les tiges et on les a posées sur place avec le marbrier Terziani de Couvet. Et si j’ai pu être un peu sceptique sur le résultat global final, je l’ai trouvé vraiment joli et original. » Après 2 h 30 de boulot sur chaque pièce, l’esprit de l’eau a donc pu être saisi pour la première fois grâce à Cédric et à sa petite équipe.

Rédigé par Kevin Vaucher